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Manufacture et techniques de fabrication

L’étude des techniques de fabrication des sceaux-cylindres est un champ de recherche assez récent, même si on a commencé à s’y intéresser dès le début du XXe siècle (Ward 1910, Frankfort 1939). Il a cependant fallu attendre le développement de l’archéométrie pour qu'il connaisse un réel essor. Plus particulièrement, la tracéologie et la tribologie permettent de mettre en avant les traces d’outils et d’usures visibles sur les sceaux. La collection du British Museum a par exemple bénéficié de ces techniques d’analyse (Sax et Gwinnett 1994 et 2000). La caractérisation des matériaux est désormais rendue possible par la diffraction des rayons X (ou DRX). Divers équipements permettent l’observation des détails micro- et macro-métriques. La microscopie électronique à balayage (MEB) fournit des images très détaillées de la surface d’un objet. Les microscopes digitaux offrent la possibilité de produire des images en haute-résolution.

La chaîne opératoire de la fabrication des sceaux a pu être reconstituée grâce à la découverte de ce que l'on peut considérer être des ateliers, où se trouvaient des outils de lapicide, des matériaux dégrossis, ou des perles. Cependant, ce type de données est rare car cet artisanat a laissé peu de traces. De plus, elles sont difficiles à interpréter avec certitude car ces artefacts ont pu être exploités dans des domaines différents. Peu de sceaux en cours de fabrication nous sont parvenus. Les observations ethnoarchéologiques faites dans des mines et des ateliers d’Afghanistan et d’Inde ainsi que l’archéologie expérimentale demeurent ainsi primordiales pour nos connaissances en la matière.
Les pierres à graver ayant circulé pendant des millénaires entre l'Asie centrale et la Méditerranée, la recherche s'intéresse aussi bien sûr à l'importante question de leur origine et des circuits d'approvisionnement.

Matériaux utilisés, sources d'exploitation et circuits d'approvisionnement

Les sceaux-cylindres étaient gravés dans de multiples matériaux aux caractéristiques physiques très diverses. Les pierres les plus prisées étaient le lapis-lazuli, la cornaline, la calcédoine, l'hématite, le calcaire, l’agate et l’obsidienne. Étant donné la pauvreté du domaine syro-mésopotamien en ressources minérales, la plupart de ces pierres venaient d’Asie centrale. Leur circulation s’est faite au sein de vastes circuits d’échanges qui ont fonctionné pendant plusieurs millénaires.

Taille, gravure, fabrication des sceaux

Plusieurs étapes peuvent être distinguées dans le processus de fabrication des sceaux, depuis la taille de l’objet jusqu'à la gravure du motif et, le cas échéant, de l’inscription. Diverses techniques étaient employées : dégrossissage par pression et fractionnement par sciage pour la taille de l’objet ; abrasion, polissage, perçage et incision ; gravure et finitions. Ces techniques utilisées par les lapicides n’étaient cependant pas spécifiques de leur corps de métier.